Que faire quand les enfants se disputent ?

L'arrivée d'un frère ou d'une soeur

C'est souvent dans la douleur qu'un enfant accueille un petit frère ou une petite sœur dont la venue le réjouissait pourtant. Tant que cette venue ne s'était pas matérialisée, que ce bébé se trouvait dans le ventre de la maman, il avait une existence virtuelle et était perçu comme un nouveau jouet. Ce que l'enfant ne pouvait appréhender c'est qu'il va falloir partager le temps et l'affection des parents avec lui.

Dès les premiers jours suivant la naissance, le constat va être très difficile, l'organisation bien rodée de la famille est remise en cause, lui-même doit faire une foule de concessions au bénéfice de ce petit être avec qui il ne peut même pas jouer.

Il a du mal à comprendre pourquoi on s'occupe tellement de lui alors qu'il n'est pas du tout intéressant et qu'il ne sait rien faire. On a beau lui expliquer que ce sera un compagnon pour la vie, qu'il va grandir et qu'ils vont beaucoup s'amuser ensemble, impossible pour lui de s'en rendre compte.

Une fratrie, une alchimie à décoder

Les réactions des enfants devant une nouvelle naissance sont différentes et souvent surprenantes. Tel enfant d'un tempérament jaloux par ailleurs se montrera très protecteur envers un bébé alors qu'on s'attendait au pire, alors qu'un enfant très doux et calme peut très bien montrer une agressivité soudaine dont on est surpris. Quelle que soit la réaction, il est toujours important de bien observer l'enfant pour déterminer l'origine de son comportement. C'est par le dialogue permanent qu'on résoudra les problèmes éventuels.

Et ensuite il faut se dire que cet enfant apprend à vivre en apprenant à juguler les contrariétés. Quand le petit grandira, il devra trouver sa place qui est déjà très occupée par l'aîné. On est parfois étonné de constater que le plus jeune est davantage enclin à la jalousie que le plus grand. On est encore plus surpris de voir que l'aîné, qui était en train de s'énerver avec le petit, se pose immédiatement en défenseur si les adultes interviennent pour mettre fin au conflit.

Si les choses vont trop loin dans la violence, les parents devront bien sûr intervenir, mais pour les disputes anodines, ils feraient mieux de ne pas essayer de savoir « qui a commencé », économisant ainsi beaucoup d'énergie pour rien. C'est inutile parce que dès que les frères et sœurs se sentent en difficulté, les liens se resserrent et ils font front.

Il n'y a qu'à observer une fratrie qui se dispute du matin au soir pour pas grand-chose se constituer en bloc uni et solidaire face à une agression extérieure, dans la cour de l'école par exemple. Il n'y a pas vraiment de solution miracle pour éviter que les enfants se disputent, la seule solution est de leur interdire de se disputer dans certains espaces de la maison pour préserver une quiétude relative des adultes.